La Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM), actuellement le plus grand fonds fiduciaire pour la conservation de la biodiversité en Afrique, et son principal partenaire de mise en œuvre, Madagascar National Parks (MNP), ont choisi de participer au 6e Symposium du Global Landscapes Forum (GLF) le 7 mars 2023 pour faire savoir que Madagascar est ouvert aux investissements pour ses populations et sa nature. Les deux organisations ont été respectivement représentées par Nanie Ratsifandrihamanana, Présidente du Conseil d’Administration de la FAPBM, Alain Liva Raharijaona, Directeur Exécutif de la FAPBM, Aroniaina Rajaonarivo, chef des opérations de MNP, et Liliane Parany, cheffe de projets chez MNP.
Ils ont lancé un appel à l’action pour davantage d’investissements en faveur à Madagascar, en misant sur le système des 123 aires protégées de Madagascar, que le Gouvernement a mis en place pour préserver les lieux critiques pour la nature. Leurs prises de parole ont mis l’accent sur (i) le mécanisme de financement durable que propose la FAPBM (ii) l’expertise des gestionnaires des aires protégées, (iii) la collaboration entre le Gouvernement et les autres parties prenantes à travers la Coalition pour les Aires Protégées de Madagascar, qui constitue un contexte favorable aux investissements pour la nature et les communautés.
Le 6è Symposium du GLF a offert une opportunité unique d’apprendre des autres participants sur les mécanismes de financement innovants pour Madagascar – des informations qui seront partagées avec les autres membres de la Coalition pour les aires protégées. La coalition comprend des experts qui ont obtenu nombre de succès à Madagascar en ce qui concerne l’environnement et la population.
La FAPBM, un partenaire de référence pour investir à Madagascar
Les fonds fiduciaires pour la conservation sont, à ce jour, l’instrument de financement le plus durable pour la protection de la biodiversité. La Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar en est un bon exemple. Créée en 2005 par le WWF, Conservation International, les agences de développement allemande et française et l’État malgache, la FAPBM gère un capital de 139 millions USD et constitue en 2023 une source essentielle de financement durable pour 64 des 123 aires protégées de Madagascar, soit plus de la moitié, couvrant 5 600 000 ha de biodiversité unique et d’écosystèmes productifs. Madagascar National Parks a été créé en 1991. Elle est l’un des partenaires de la coalition. Association indépendante de droit malgache, elle a été mandatée par l’État pour gérer les aires protégées. Aujourd’hui, elle travaille avec les communautés et les partenaires gouvernementaux pour gérer 43 aires protégées, soit 30 % du réseau d’aires protégées de Madagascar !
Depuis 19 ans, la FAPBM s’est vu confier, par d’importants bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, trois missions principales : i) utiliser les plus-values des investissements en faveur du fonctionnement des aires protégées, ii) gérer des subventions pour des projets de biodiversité mis en œuvre par des milliers d’experts et de communautés malgaches à Madagascar et iii) assurer le suivi de la performance des AP financées. L’objectif à long terme des actifs financiers de la FAPBM est de générer un rendement annuel de 4 % net de toutes charges sur des périodes glissantes de sept à dix ans. Le dernier rapport annuel a évalué la performance à 6,25 %.
La nécessité d’un financement durable a été particulièrement illustrée lorsque les revenus du tourisme se sont complètement effondrés pendant la pandémie de COVID-19 et que le gouvernement s’est efforcé de soutenir les nombreux secteurs touchés. La FAPBM a été en mesure de combler les lacunes afin que MNP puisse poursuivre son travail essentiel et a pu fournir des fonds d’urgence aux équipes de lutte contre les incendies – qui risquent leur vie pour sauver un patrimoine forestier essentiel.
Il s’agit bien sûr d’une excellente nouvelle, mais c’est aussi la raison pour laquelle la FAPBM et MNP se sont réjouis de l’occasion offerte par le GLF d’apprendre de nouvelles solutions de financement durable. Beaucoup d’autres bonnes nouvelles restent à partager en provenance de Madagascar, mais elles ne sont pas bien connues en dehors des organisations qui les réalisent.
La Coalition pour les aires protégées de Madagascar
Des parties prenantes à Madagascar unissent leurs efforts et ont mis en place la Coalition pour les Aires Protégées. Grâce à la Coalition, différentes organisations vont progressivement aligner leurs efforts de communication sur un nouveau discours démontrant les valeurs essentielles de la protection de la biodiversité et de la collaboration avec les communautés et les dirigeants locaux.
La coalition a été lancée par le Ministère de l’Environnement de Madagascar lors de la COP15 de la CDB à Montréal. Il s’agit d’une plateforme d’experts qui mettent en œuvre des solutions pour les besoins de Madagascar à travers la gestion des Aires Protégées – les agents du changement. Ensemble, les membres de la coalition vont maintenant intensifier leurs efforts pour renforcer de manière significative le soutien des dirigeants malgaches des secteurs politique et privé pour l’ensemble des 123 aires protégées du système d’aires protégées de Madagascar. Parce que les partenaires de la coalition bénéficient d’excellentes bases dans le pays et d’un grand nombre de connaissances locales pertinentes, ils offrent aux experts et aux bailleurs de fonds réunis une voie excellente et efficace pour investir à Madagascar.
Malgré la dégradation de la situation économique de Madagascar, aggravée par une sécheresse prolongée et de violents cyclones, de nombreux héros malgaches travaillent quotidiennement pour préserver les ressources naturelles critiques. Ces héros s’assurent au jour le jour que les forêts de mangroves, les forêts tropicales humides et les forêts sèches continuent de prospérer et soutiennent les nombreux services écosystémiques pour la population et les économies du pays. Il ne reste plus qu’à réunir les ressources financières et la volonté politique nécessaires pour amplifier les succès des membres de la coalition et des nombreuses communautés dans l’ensemble du réseau des 123 zones protégées du pays. Madagascar a simplement besoin davantage d’investissements en faveur des membres de la coalition.
Madagascar, un investissement digne d’intérêt
Avec un tel contexte favorable, investir à Madagascar pour protéger la biodiversité et soutenir les communautés locales sera la meilleure décision qu’une organisation puisse prendre. Le secteur privé et les gouvernements peuvent investir dans les organisations d’experts malgaches qui protègent et gèrent tant de lieux d’importance critique à travers le pays et leurs services écosystémiques essentiels, de sorte que ces lieux uniques fournissent un modèle d’intégration de la conservation avec le développement durable de Madagascar. La FAPBM propose divers mécanismes de financement pour soutenir les aires protégées.
Investir dans la résilience des communautés et dans la gestion durable et efficace des ressources naturelles aux niveaux local, régional et national permettra de garantir les services écosystémiques essentiels dont dépendent de nombreux moyens de subsistance et économies locales. L’intégration de la planification de la résilience climatique dans la politique de gestion agricole ainsi que la coordination de la conservation avec des investissements ciblés dans des infrastructures simples et complexes autour de ces zones protégées essentielles amélioreront considérablement les conditions pour des économies durables et des moyens de subsistance ruraux. Grâce à ces investissements, les obstacles à une cogestion efficace seront éradiqués, ouvrant la voie à des communautés rurales et côtières autonomes et à une économie malgache durable.