La FAPBM a répondu présent au premier Congrès des Aires Protégées d’Afrique, l’APAC qui s’est tenu à Kigali (Rwanda) du 18 au 22 juillet 2022. Invité à prendre part à plusieurs discussions, le Directeur Exécutif a, à plusieurs reprises, souligné l’urgence d’accroître les financements en faveur des pays dont la biodiversité compte parmi les plus exceptionnelles, et pourtant les plus menacées. Il a avancé le financement durable à travers les fonds fiduciaires de conservation (FFC) et la mobilisation du secteur privé comme pistes prioritaires. À son agenda, se sont inscrits des discussions autour des thématiques de :
- 19 juillet à 16.00: Impacts de la COVID-19 et d’autres pandémies dans les aires protégées et conservées ;
- 20 juillet à 08.30: Investir dans la biodiversité : Diversifier les modèles de financement innovants pour les aires protégées et conservées ;
- 20 juillet à 10.00: Soutenir les progrès vers les objectifs nationaux en matière de biodiversité en améliorant la politique d’atténuation et les résultats (COMBO+) ;
- 21 juillet à 10.30: Renforcer la résilience financière des communautés et de leurs aires protégées ;
- 21 juillet : Lancement du groupe de spécialistes sur le financement durable de la WCPA (aires protégées et conservées du monde) de l’UICN ;
- 22 juillet à 08.30: La contribution économique des aires protégées.
La FAPBM a renforcé le message de la délégation malagasy, orienté sur les modèles de gouvernance éprouvés et efficaces dans les aires protégées. Avec un réseau d’aires protégées qui couvre près de 10 % de sa surface (contre une moyenne mondiale de 15 %), la Grande Île y a été dignement représentée, entre autres par Ambatovy, Indri, Biodev, Fanamby, MNP, ONG des Guides d’Andasibe, le Réseau MIHARI, Rainforest Trust, RCOI, Tafo mihavo, WCS, WWF, et Wildfowl & Wetlands Trust (WWT), … Les échanges ont abouti sur une série de recommandations qui ont été soumises pour consolider l’Appel à l’action de Kigali, engagement de l’ensemble des parties prenantes présentes.
L’appel à l’action et après,
« Les zones protégées et conservées d’Afrique contribuent de manière significative au développement économique aux niveaux local et national, en générant des services qui soutiennent les paysages de production et les paysages marins environnants, et en soutenant les moyens de subsistance des communautés locales par une utilisation et un emploi durables, en particulier par le tourisme. Néanmoins, de nombreuses AP disposent de ressources insuffisantes pour assurer une gestion efficace. » Pour y remédier l’appel à l’action de Kigali demande entre autres que :
- Les gouvernements africains prennent l’initiative d’intégrer les priorités environnementales dans la planification économique et financière;
- Des mesures urgentes soient prises pour pallier au sous-financement substantiel des zones protégées et conservées d’Afrique, au moyen d’une gamme d’instruments, incluant un financement accru des gouvernements, des partenariats public-privé, des fonds d’affectation spéciale et des mécanismes de financement novateurs, tels que le commerce du carbone;
- Les Investissements soient accrus par des mécanismes de financement appropriés et diversifiés tels que ceux annoncés au Congrès, y compris le fonds d’affectation spéciale l’African-Protected Areas Conservation Trust (A-PACT), le programme NatureAfrica et la programmation en Afrique du Fonds pour l’environnement mondial.
Les membres du Consortium Africain des Fonds Environnementaux (CAFÉ) présents ont quant à eux mis en avant les bonnes pratiques des fonds fiduciaires de conservation nationaux. À travers des interventions communes ou séparées, ils ont confronté leurs expériences locales. Par exemple, la FAPBM et Biofund, toutes deux partenaires du projet COMBO+, ont présenté leurs démarches dans l’implication du secteur dans le financement de la biodiversité sur le panel « Soutenir les progrès vers les objectifs nationaux en matière de biodiversité en améliorant la politique d’atténuation et les résultats ». Puis sur invitation de l’African Wildlife Fund, la FAPBM s’est joint aux membres CAFÉ pour le pré-lancement de l’A-PACT, tout comme le lancement du groupe de travail de l’IUCN sur le financement durable, qui a été aussi l’occasion de se retrouver.
Le Congrès a réuni un total de 7 455 participants (2 455 participants physiques et 5 000 participants virtuels) avec une représentation de 53 des 54 pays africains et de 80 pays dans le monde. Il a mis en évidence les actions prioritaires pour renforcer les aires protégées et conservées, et les recommandations pour la mise en œuvre accélérée de l’Agenda 2030 pour le développement durable. L’Appel à l’action de Kigali alimentera les résolutions de la COP15-Biodiversité (Décembre, Canada) et de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changementclimatique.