La FAPBM multiplie ses efforts pour l’un des plus importants blocs forestiers de l’ouest de Madagascar. Sur les 12 derniers mois, elle a octroyé un montant significatif pour maintenir la couverture forestière restante de l’aire protégée Menabe Antimena (Ouest de Madagascar, Région Menabe). En 2022, la FAPBM compte pas moins de 5 missions sur place pour préparer et suivre ses financements.
L’importance de l’investissement de la FAPBM s’explique par l’importance des bénéfices apportés par ce bloc forestier. La forêt dense sèche de Menabe Antimena aide à sécuriser l’eau pour les communautés locales. Sur l’axe Bemaraha et Allée des baobabs, Menabe Antimena accueille des milliers de touristes annuellement, dont les revenus bénéficient aux populations locales. Elle conserve également une forêt de mangroves et deux zones humides labellisées RAMSAR : le lac Bedo et le Delta de Tsiribihina. Son écosystème abrite des espèces uniques, à l’exemple du plus petit primate au monde, le Microcèbe de Madame Berthe (Microcebus Berthae).
Un FIS pour limiter les feux à fin 2021
Fin 2021, la FAPBM a favorablement répondu à une demande de fonds d’intervention spéciale (FIS) de Fanamby, en charge de la gestion de l’aire protégée. La FAPBM a couvert les frais de lutte contre l’incendie de novembre à janvier.
Grâce à ce financement, Fanamby a pu renforcer les patrouilles dans les noyaux durs de l’aire de protégée. Ce financement était essentiel car il a permis aux patrouilles vertes de poursuivre les contrevenants, il a aidé les autorités et les partenaires à procéder à des arrestations et, surtout, il a rendu possible la coordination entre les responsables des incendies et les parties prenantes afin que les incendies soient éteints de manière sûre et efficace.
Des subventions annuelles pour sécuriser l’aire protégée en 2022
En 2022, la FAPBM a augmenté le financement de son portefeuille de subventions annuelles pour inclure davantage d’acteurs travaillant directement et quotidiennement dans des aires protégées importantes. A ce jour, il s’agit de Madagascar National Parks (MNP), Fanamby et Durrell, et des discussions sont en cours pour le cas du CNFEREF. Compte tenu de l’urgence de la situation due à la baisse des revenus liée à la pandémie, le financement de la FAPBM a été utilisé principalement pour les salaires des agents de terrain, les activités de sécurisation des aires protégées, notamment les brigades mixtes, la restauration des paysages dégradés et la conservation de la biodiversité.
Faisant suite à la récente validation multisectorielle au niveau national du Plan quinquennal d’aménagement et de gestion (PAG) de Menabe Antimena, une convention sur 5 ans poursuivra cette première contribution. Elle actera la récurrence et la pérennité du financement annuel à partir de 2023.
Fonds d’urgence pour la saison des feux à mi-année 2022
En juin 2022, le FAPBM anticipant des niveaux de menace accrus, notamment par les feux de forêt, la FAPBM a invité les partenaires à soumettre leurs besoins en se basant sur leur compréhension de l’évolution des situations, MNP, Fanamby et Durrell ont identifié des zones importantes autour des campements de migrants.
Un plan de contingence a été soumis à la FAPBM et le financement a été accordé. Grâce à ce financement, de nombreux agents des forces de l’ordre seront déployés efficacement en cas de besoin. De même, les agents de lutte contre les feux de forêt seront soutenus par l’approvisionnement en eau et la mobilisation des communautés.
Des résultats intermédiaires encourageants
Une mission de suivi-évaluation et de contrôle interne intermédiaire a été menée par Serge Ratsirahonana (Responsable Suivi-évaluation) et Evah Ralalarisoa (Responsable contrôle interne) au cours de dernier trimestre 2022 pour jauger les premiers impacts des financements.
Sur les deux dernières années, le nombre de points de feux montre une tendance à la baisse et la superficie des zones touchées par le feu a été réduite. Les impacts n’ont pas encore été quantifiés. Ce financement a essentiellement permis de maintenir la régularité des patrouilles et de contribuer à l’atteinte de ces résultats. Sécuriser l’emploi des agents et accroître significativement la fréquence des patrouilles se sont avérés primordiaux pour anticiper les actes de feux.