Alors que la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’accroître, mobiliser des financements pour la conservation de la biodiversité est un enjeu majeur. Dans ce contexte, les Fonds fiduciaires de conservation représentent des outils importants pour générer des ressources au profit des aires protégées. Tout savoir là-dessus !
Financer la conservation de la biodiversité terrestre, marine et côtière
Les Fonds fiduciaires pour la conservation (FFC) sont des institutions privées, juridiquement indépendantes, qui se donnent pour objectif de fournir des financements pérennes dédiés à des actions de conservation. Leur cœur de métier est de lever des fonds auprès des bailleurs internationaux, des États ou du secteur privé, qui leur permettent de générer, via des investissements diversifiés sur les marchés de capitaux, un rendement financier. Par la suite, ce dernier est reversé sous forme de subventions à des aires protégées ou à des ONG qui agissent en faveur de la conservation de la biodiversité. Ces fonds viennent ainsi compléter les appuis déjà apportés et les ressources tirées du tourisme.
Grâce à leur stabilité et au flux de ressources pérennes qu’ils permettent de générer, les fondations pour la biodiversité contribuent à offrir des moyens additionnels significatifs pour la conservation de la biodiversité terrestre, marine et côtière. Décorrélée des conjonctures locales, les Fonds fiduciaires ont été en mesure de continuer à allouer des subventions pendant la crise sanitaire mondiale (2020-2021), alors que de nombreux financements nationaux en faveur de la biodiversité étaient annulés.
Les gestionnaires des aires protégées reconnaissent que les Fondations pour la biodiversité constituent une source de financement précieuse à leur fonctionnement. Généralement, ils financent une partie des couts de gestion sur le long terme d’un système d’aires protégées (AP) d’un pays ainsi que des initiatives de conservation et de développement durable en dehors des AP.
Le suivi des impacts des financements et le suivi de l’éthique des investissements du capital demeurent des défis à relever pour les FFC. Pour y répondre, des « normes de pratiques » ont été élaborées par la Conservation Finance Alliance (CFA) pour la clarification, la conception, la gestion et le suivi-évaluation des FFC. Ils ont été tirés des expériences des réseaux tels que le RedLAC – Réseau des Fonds Environnementaux d’Amérique Latine et des Caraïbes – et le CAFE – Consortium des Fonds africains pour l’Environnement.
Les fondations pour la biodiversité à Madagascar
Deux fondations œuvrent pour la conservation de la biodiversité à Madagascar. Misant sur la complémentarité de leur financement pour les aires protégées, elles se sont regroupées au sein de la Coalition pour les aires protégées de Madagascar. Ensemble, elle se mobilisent en faveur d’un soutien financier et politique, solide et durable, en faveur des 123 aires protégées de la Grande île.
La Fondation Tany Meva est une fondation environnementale reconnue d’utilité publique créée en janvier 1996. Sa mission est de mobiliser et d’octroyer des actions de développement social, économique des communautés pour une gestion durable des ressources naturelles. Ses axes de financements incluent l’amélioration des conditions de vie, la conservation durable, le changement climatique et le changement de comportement. En ce sens, elle soutient significativement les initiatives portées par les communautés riveraines aux aires protégées.
La FAPBM ou Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar : Créée en 2005, la FAPBM est un Fonds fiduciaire privé malagasy dédié à la conservation de la biodiversité de Madagascar. Sa mission est de contribuer au financement pérenne du Système des aires protégées de Madagascar (SAPM), à la conservation de la biodiversité, au maintien des services écosystémiques, au bien-être de la population, à la lutte contre le changement climatique et de promouvoir la bonne gestion au sein du SAPM. Le gouvernement malagasy, Conservation International, WWF, la Banque Mondiale, le gouvernement français (à travers l’AFD), le Fonds Français pour l’Environnement, le gouvernement allemand (à travers KfW) comptent parmi les contributeurs au capital. La FAPBM couvre environ 30 % du budget des aires protégées financées. Elle vise tout d’abord à sécuriser les besoins de fonctionnement. Au-delà, les financements servent également à soutenir les activités de conservation et de développement communautaire. Pour s’assurer des impacts de ses financements sur l’amélioration de la biodiversité, la FAPBM a su développer des outils de suivi adaptés et accompagner les aires protégées qu’elle soutient. La FAPBM est actuellement le plus important fonds fiduciaire de conservation en Afrique.
Toutes ces organisations avec la participation des associations et organismes nationaux maintiennent autant que possible la survie et l’équilibre de la biodiversité des écosystèmes et de notre environnement.