Comment les aires protégées ont-elles fait face à la pandémie en 2021 ? A l’occasion d’un webinaire organisé le 17 décembre 2021 par la FAPBM, un panel de gestionnaires des aires protégées a échangé sur leurs défis au cours de ces 2 dernières années. Les pistes d’actions ont convergé sur l’autonomisation et l’amélioration des conditions de vie des communautés. Mme Claude-Anne Gauthier, Coordinatrice de IRD-MNHN, M. Christian Camara, Représentant pays de Missouri Botanical Garden, M. Razafindralaisa, Directeur des Opérations de MNP, et Mme Tiana Andriamananana, Directrice Exécutive de Fanamby ont accepté de partager avec enthousiasme leurs expériences.
La baisse, voire l’absence des touristes a eu des impacts financiers importants : les sites MNP ont été les plus impactés, car les fonds ont manqué pour assurer convenablement les activités de contrôle, de suivi et de surveillance. De plus, les activités connexes découlant de l’écotourisme se sont arrêtées de fait (guidage, production et vente des produits locaux, etc.), entrainant des impacts négatifs sur l’économie des ménages. Au niveau des nouvelles aires protégées (NAP), les activités de sensibilisation et d’organisation des activités communautaires n’ont pu se tenir pour cause de confinement. Toutefois, l’absence de touristes n’a pas eu que des impacts négatifs, car « grâce » à cette absence, il y a eu moins de pression sur la biodiversité. Enfin, il a été édifiant de constater que les renforcements de capacité des communautés menés auparavant ont donné des résultats, notamment dans leur implication dans la conservation.
Dans ce contexte particulier de la Covid19, l’appui de la FAPBM a été considéré comme vital, car grâce aux fonds qu’elle a octroyés, les sites ont continué de fonctionner. Ceci a permis de maintenir des ressources humaines sur le terrain et d’amoindrir les pertes de biodiversité. Parmi les leçons tirés et perspectives figurent :
- La conservation et le bien-être des communautés environnantes;
- La décentralisation effective pour donner de la latitude aux gestionnaires d’agir en fonction de leurs contextes ;
- L’intégration d’un plan de contingence des aires protégées dans leurs planifications ;
- Des réflexions à développer sur l’équilibre entre le tourisme et la conservation ;
- L’intégration du secteur privé dans la conservation, comme partenaires-parties totalement prenantes.