Antananarivo, le 8 mars 2023 – Aujourd’hui, la Coalition pour les aires protégées de Madagascar a attiré l’attention sur les femmes leaders et héroïnes de l’environnement, et sur leurs contributions significatives à la mise en place d’une économie durable à Madagascar.
Madagascar préserve son patrimoine forestier naturel principalement à travers son système national d’aires protégées. Il existe actuellement 123 aires protégées à travers le pays, dans des endroits représentatifs de la diversité biologique du pays, des différents types d’habitats forestiers, de son patrimoine naturel et des foyers d’une vie sauvage exceptionnelle.
Depuis des années, des milliers de femmes malgaches travaillant au sein de l’administration, d’ONG et de communautés s’efforcent de gérer ces endroits spécifiques. Ces femmes sont de plus en plus mises au défi dans leurs efforts. Les incendies de forêt, l’exploitation forestière illégale et le braconnage continuent de faire la une des journaux. Cependant, nombreuses continuent de travailler sans relâche et obtiennent des succès notables pour leurs familles et l’environnement.
La coalition pour les aires protégées de Madagascar profite de cette journée spéciale pour dresser le portrait de ces femmes dirigeantes, fortes et performantes qui conduisent le changement du XXIe siècle vers une croissance économique durable qui va de pair avec la conservation.
De nombreuses héroïnes malgaches travaillent chaque jour pour que les communautés vivant à proximité des aires protégées puissent prospérer et que les aires protégées soient sécurisées afin de soutenir les nombreux services écosystémiques pour les populations et les économies du pays. Tout ce qui est nécessaire maintenant, c’est d’amasser les ressources financières adéquates et la volonté politique pour permettre l’amplification du succès dans l’ensemble du système des 123 aires protégées du pays.
En cette journée internationale de la femme, les membres de la Coalition ont dressé le profil des femmes leaders malgaches afin de mobiliser davantage d’investissements en faveur des experts de Madagascar, afin que leur succès puisse être reproduit dans toutes les aires protégées du pays. Ces femmes leaders doivent être soutenues pour apporter des changements non seulement pour la protection et la restauration des habitats de la faune unique de Madagascar, mais aussi pour la réduction de la pauvreté des communautés locales et le développement durable des économies locales et régionales.
Quelques exemples d’héroïnes de la conservation
Mariette de la zone protégée d’Amoron’i Onilahy : « Je plante des arbres pour mes enfants et les générations futures. »
Mariette, la commissaire aux comptes de l’association communautaire locale « FIMITOA », est une agricultrice passionnée. Elle contribue à la reforestation autour de l’aire protégée Amoron’i Onilahy en plantant principalement des arbres fruitiers : goyave, mangue, noni, citron, riz et breba. Elle participe activement aux actions de sensibilisation qui ont permis de diminuer la déforestation passant de 32 hectares de forêts perdues en 2019 à moins de 13 hectares en 2020. Il s’agit de la plus petite surface de déforestation jamais atteinte depuis 2015 par les communautés avec le soutien du WWF.
Patricia Rajeriarison de la Fondation Tany Meva : « Pour moi, les populations doivent être partie intégrante des activités de conservation. »
Patricia Rajeriarison est consultante senior en tourisme et développement du secteur privé, et Présidente du Conseil d’administration de la fondation Tany Meva. Elle réunit ses deux passions en œuvrant au développement d’activités touristiques dans les Parcs, avec l’appui des communautés.
Hosonjo de l’aire Montagne des Français : « Nous nous devons de nous mobiliser pour mener les patrouilles et prendre nos responsabilités. »
Hosonjo est agent forestier dans l’aire protégée Montagne des Français. Elle s’est engagée activement à protéger les aires protégées, et tient aujourd’hui la responsabilité de Présidente d’une association communautaire. Elle a intégré un groupe de patrouilleurs en 2020, après un recrutement de SAGE. Elle souhaitait montrer l’exemple parmi ses pairs. Aux cours des rondes, elle est souvent la seule femme. Mais comme les autres membres de l’équipe, elle observe, elle signale et sensibilise, relève les pressions et enregistre les coordonnées GPS. Elle participe à la verbalisation et aux interpellations si nécessaire.
D’autres histoires à découvrir en suivant les hashtags : #CoalitionPourlesAiresProtégées #WomenForNature #Madagascar
A propos de la Coalition pour les aires protégées de Madagascar
La Coalition est une plateforme de plaidoyer pour la collaboration, mettant en œuvre des solutions pour les besoins de Madagascar à travers la gestion des Aires Protégées – les agents du changement.
À partir de 2023, différentes organisations vont progressivement aligner leurs efforts de communication derrière un nouveau récit afin de renforcer de manière significative le soutien des donateurs et d’autres publics. Les chef d’institution et les responsables en communication des membres de la coalition collaborent pour accroître le soutien financier et politique des 123 aires protégées du système d’aires protégées de Madagascar.
A propos de la stratégie de Madagascar pour protéger la biodiversité
Conscient de l’importance de sauvegarder les zones de biodiversité, le gouvernement malgache a adopté une stratégie de protection de la biodiversité.
Le gouvernement malgache a créé un système d’aires protégées composé de 123 aires protégées couvrant 6 233 317 ha d’écosystèmes terrestres et 1 379 029 ha d’écosystèmes marins. Ce système d’aires protégées est le plus grand atout naturel du pays et a été décrit comme un ” trésor national inestimable ” et une ” valeur nationale et mondiale incommensurable ” en tant que bien national et mondial.
Malheureusement, la gestion efficace du système d’aires protégées est mise à mal. À Madagascar, plusieurs régions sont confrontées à des défis en matière de développement durable et les aires protégées sont considérées comme des obstacles à la croissance.
Malgré des financements importants, la satisfaction des besoins de financement du réseau des 123 aires protégées actuelles reste un défi majeur. La pandémie de COVID-19 a aggravé cette situation avec la perte des revenus du tourisme, une augmentation des pressions dues au ralentissement de la croissance économique, et la migration accrue des populations du sud du pays.
La contribution de ces lieux à la sauvegarde des habitats de la faune et de la flore sauvages ET des populations, à la compensation des impacts du changement climatique et au soutien d’une croissance économique régionale durable est menacée.