Antananarivo, le 21 Mars 2023 – Aujourd’hui, la Coalition pour les aires protégées de Madagascar, a accordé une attention particulière aux succès des efforts de conservation des forêts, ainsi que la pertinence d’une collaboration afin d’atteindre une économie durable à Madagascar.
Madagascar protège son patrimoine forestier naturel principalement par le biais de son système national d’aires protégées. Il existe actuellement 123 aires protégées à travers le pays, dans des lieux qui représentent la diversité biologique du pays, son patrimoine naturel et les sanctuaires d’une vie sauvage extraordinaire.
Depuis des années, des milliers d’experts malgaches du gouvernement, des ONG et des communautés travaillent pour créer et gérer ces endroits spéciaux. Malheureusement, alors que la situation économique de Madagascar continue de se dégrader, ces experts et les communautés locales ont de plus en plus de mal à poursuivre leurs efforts. En effet, ce sont surtout les faits sur les feux de forêt et les exploitations illicites qui dominent les nouvelles. Cependant, il existe plusieurs exemples de réussite de leaders locaux, considérés comme de véritables héros, qui relatent les succès par rapport aux solutions déjà développées à Madagascar.
La Coalition pour les aires protégées s’appuie sur cette journée spéciale afin d’attirer l’attention sur le fait que les aires protégées, quand elles sont considérées comme précurseurs du changement, peuvent conduire le changement du XXIe siècle vers une croissance économique durable dans les zones rurales pauvres.
Ces héros malgaches travaillent quotidiennement pour s’assurer que les forêts de mangroves, les forêts humides et les forêts sèches prospèrent et garantissent les services écosystémiques pour les communautés et l’économie du pays. Actuellement, il est ainsi nécessaire de réunir assez de fonds et de volonté politique afin de permettre et de mettre en exergue la réussite du système des 123 aires protégées de Madagascar.
Pour cette Journée Internationale de la Forêt, les membres de la Coalition ont mis en valeur les exemples de réussite afin de catalyser l’investissement dans les aires protégées malgaches, étant des agents du changement, non seulement pour la protection et la reforestation, mais surtout pour réduire la pauvreté des populations locales et pour assurer un développement économique durable au niveau local et régional.
Quelques exemples de réussite pour la conservation des forêts
Dans le Nord de Madagascar, des patrouilles sont organisées par les communautés de base des villages autour de l’Aire Protégée COMATSA (Corridor Forestier Marojejy – Anjanaharibe sud- Tsaratanana), gérée par WWF. Les agents dénommés « Polisinala », mènent ces patrouilles communautaires. Ils contrôlent l’état de la forêt, échangent des compétences et des expériences, contrôlent les zones de transfert de gestion, identifient les pressions sur les forêts et font des sensibilisations. Le « Polisinala » est responsable de la surveillance des forêts pour prévenir l’exploitation illicite des ressources naturelles. « Aujourd’hui, la situation est qu’il n’y a plus autant de dégâts qu’avant. » témoigne Misna, un polisinala de la localité d’Andoboka.
Dans la région DIANA, Nord de Madagascar, le taux de survie des jeunes plants mis en terre grâce à la méthode Waterbox dans l’aire protégée d’Oronjia, gérée par MBG, a atteint 71 % environ contre 61 % pour une méthode traditionnelle. Le principe du waterbox consiste à disposer un récipient en plastique, le waterbox, autour du tronc du jeune plant. Ce récipient est rempli d’eau au moment de la mise en terre du jeune plant et continuera à capturer l’eau de pluie et à récupérer l’eau de condensation. Le réservoir ainsi constitué peut pourvoir de l’eau aux jeunes plants sur une période étendue, particulièrement pendant la première année, durant laquelle ils sont encore très fragiles. Le plan de reforestation d’Oronjia, financé par la FAPBM prévoit d’utiliser la méthode en particulier pour les plantes autochtones fortement menacées.
Dans la région Menabe, Sud-Ouest de Madagascar, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) et la Région Menabe ont lancé la nouvelle initiative “Titre Vert”. Le Projet “Titre Vert” est un projet présidentiel visant à donner accès à des terres arables aux populations qui se sont installées illégalement dans la zone protégée du Menabe Antimena après avoir fui la sécheresse dans le Sud. Après avoir fait preuve d’une utilisation productive de la terre, les migrants pourront obtenir des titres fonciers officiels pour les parcelles données par le gouvernement. L’initiative est centrée sur le village de Bezeky, où les migrants se verront proposer une relocalisation volontaire aux côtés des habitants actuels du village. Les deux populations bénéficieront d’une amélioration des infrastructures, d’une aide à l’agriculture et d’un soutien à la diversification des moyens de subsistance.
Dans l’Est de Madagascar, dans le Projet « Paysages durables dans l’Est de Madagascar » financé par Green Climate Fund en 2018 s’est fixé de réduire de 5 millions de tonne de carbone équivalent (tCO2) dans l’atmosphère en fin de Projet, i-e en 2025, Trends Earth a calculé que ce chiffre est de 6,283,531 tCO2e en 2022. Pour la première fois, depuis ces dernières décennies, la déforestation a enregistré un taux au plus bas dans les corridors Ankeniheny-Zahamena et Ambositra-Vondrozo. De 2020 à 2021, ils sont passés respectivement de 2,78 % à 0,8 % et de 1,12 % à 0,5 %. Ces résultats sont dus aux efforts déployés par les communautés locales. Ils ont préservé ces forêts en faisant les patrouilles, ont fait appel aux brigades mixtes pour des contrôles en constatant des flagrant délits. Le projet a appuyé cette préservation par des suivis par des drones. Ces structures locales de base ont restauré les forêts dégradées. Elles commencent à abandonner le tavy et adoptent des techniques agricoles respectant la nature et pouvant faire au face changement climatique.
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A propos de la Coalition pour les aires protégées de Madagascar
La Coalition est une plateforme de plaidoyer pour la collaboration, mettant en œuvre des solutions pour les besoins de Madagascar à travers la gestion des Aires Protégées – les agents du changement.
À partir de 2023, différentes organisations vont progressivement aligner leurs efforts de communication derrière un nouveau récit afin de renforcer de manière significative le soutien des donateurs et d’autres publics. Les chef d’institution et les responsables en communication des membres de la coalition collaborent pour accroître le soutien financier et politique des 123 aires protégées du système d’aires protégées de Madagascar.
A propos de la biodiversité et de la vie sauvage de Madagascar
Madagascar, la quatrième plus grande île du monde, possède une très grande diversité d’espèces sauvages et abrite de nombreux types d’écosystèmes et de paysages différents. La biodiversité de Madagascar représente 5 % de la biodiversité mondiale.
A propos de la stratégie de Madagascar pour protéger la biodiversité
Conscient de l’importance de sauvegarder les zones de biodiversité, le gouvernement malgache a adopté une stratégie de protection de la biodiversité.
Le gouvernement malgache a créé un système d’aires protégées composé de 123 aires protégées couvrant 6 233 317 ha d’écosystèmes terrestres et 1 379 029 ha d’écosystèmes marins. Ce système d’aires protégées est le plus grand atout naturel du pays et a été décrit comme un ” trésor national inestimable ” et une ” valeur nationale et mondiale incommensurable ” en tant que bien national et mondial.
Malheureusement, la gestion efficace du système d’aires protégées est mise à mal. À Madagascar, plusieurs régions sont confrontées à des défis en matière de développement durable et les aires protégées sont considérées comme des obstacles à la croissance.
Malgré des financements importants, la satisfaction des besoins de financement du réseau des 123 aires protégées actuelles reste un défi majeur. La pandémie de COVID-19 a aggravé cette situation avec la perte des revenus du tourisme, une augmentation des pressions dues au ralentissement de la croissance économique, et la migration accrue des populations du Sud du pays.
La contribution de ces lieux à la sauvegarde des habitats de la faune et de la flore sauvages et des populations, à la compensation des impacts du changement climatique et au soutien d’une croissance économique régionale durable est menacée.