La Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) a signé une convention de financement en faveur de Madagascar National Parks (MNP) pour un montant de 2 714 238 754 MGA. Amputée de 35 % de son budget annuel à cause de la paralysie touristique, MNP fait face à un gap de financement important qui menace la conservation du patrimoine naturel de Madagascar.
Le montant alloué par la Fondation bénéficiera à 17 aires protégées (1 422 488 Ha) dont ceux de Bemaraha, Andringitra, Ranomafana et Masoala, labellisés Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Bien au-delà de leurs valeurs touristiques, ces parcs nationaux ont une importance économique pour les communautés. Par exemple, les forêts du Parc national de Ranomafana approvisionnent et abritent le réservoir d’eau de la station hydro-électrique de Namorona, qui se trouve à proximité du parc. Le Parc de Masoala protège les réseaux hydrographiques et les sources d’eau alimentant les bassins de la région ainsi qu’une partie de la cuvette d’Andapa. Le Parc National d’Andringitra abrite de nombreuses sources d’eau irriguant les plaines du plateau d’Ihorombe jusque dans le Sud de Madagascar.
La préservation de ces ressources naturelles devient aujourd’hui une urgence face à la recrudescence des menaces. Le niveau de menaces des aires protégées de MNP financées par la FAPBM a fait un bond entre 2019 et 2020. Le nombre de points de feux dans les aires protégées de MNP est passé de 600 à 1 100 dans la même période. Des études récentes ont montré que, comme dans toute crise sanitaire traversée par le pays, les populations se tournent vers l’exploitation des ressources naturelles pour leur survie. Les aires protégées constituent alors une des premières cibles. Cependant, le cœur des forêts, aussi appelé noyaux durs, ont été épargnés grâce à des systèmes de contrôle et surveillance.
Ce financement exceptionnel de la FAPBM, qui constitue une réponse à la pandémie de Covid-19, s’inscrit dans la lignée des fonds exceptionnels débloqués depuis 2020 en soutien aux communautés riveraines des 36 aires protégées financées par la FAPBM à hauteur de 114 000 000 MGA, ainsi que des financements d’urgence pour 5 Nouvelles Aires Protégées (NAP) en 2020 à hauteur de 187 940 000 MGA. En 2021, pour MNP en particulier, il s’ajoute aux subventions annuelles accordées en début d’année pour un montant de 5,9 milliards MGA.
La nouvelle Présidente du Conseil d’administration de la FAPBM, Madame Nanie Ratsifandrihamanana a déclaré « Le rôle de la Fondation en tant qu’instrument de financement durable des aires protégées s’avère plus que jamais crucial en temps de crise. Fidèles à notre mission, nous sommes et restons à l’écoute des gestionnaires d’aires protégées et des communautés locales afin de leur apporter notre soutien en ces temps difficiles. Investir dans les aires protégées, c’est investir dans un avenir durable et nous espérons que ces zones et les communautés qui leur sont riveraines feront partie intégrante des efforts de relance économique et sociale de l’après-crise »