Le financement des Aires Protégées (AP) à Madagascar, qu’elles soient terrestres ou marines, reste problématique pour les gestionnaires d’AP ainsi que pour les organismes qui les soutiennent. Comment assurer un financement viable du Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM) en général et des aires marines protégées (AMP) en particulier ?
Les Aires Marines Protégée de Madagascar, en cours d’extension
Une Aire Marine Protégée (AMP) est un espace délimité en mer afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés.. Les AMP sont dévolues à protéger des espèces, des habitats marins en particulier, à préserver ou améliorer la qualité des eaux, à promouvoir l’exploitation durable des ressources ou le développement durable des usages maritimes, et à maintenir le patrimoine culturel.
Madagascar a identifié des lieux critiques pour la biodiversité marine, qu’il faut protéger absolument et qui a besoin d’un financement des aires marines protégées. Les 22 AMP existant couvrent près de 1,38 millions d’hectares d’habitats marins, soit environ 10 % de ses surface marine. Ces AMP préservent entre autres 30 % des récifs coralliens et mangroves, dans lesquels réside une biodiversité marine importante. Ils sont complétés par les aires marines gérées localement. Afin d’accroitre la protection des habitats marins, le Gouvernement malgache s’est engagé à tripler le nombre de ses aires marines protégées pendant le Congrès Mondiale des Parcs ( Sydney, 2014). Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable met en œuvre la concrétisation de cette promesse avec le soutien du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF), à travers le projet GEF6-AMP.
Selon une étude de la FAPBM en 2021, les AMP génèrent 182 millions USD/an grâce à la pêche dans les aires protégées marines et 10 millions USD/an grâce à la pêche dans les mangroves protégées. En conséquence, financer les aires marines protégées équivaut à préserver les bénéfices socio-économique apportés par les mers et les océans. Les AMP, si elles sont convenablement financées peuvent générer des bénéfices mesurables. Par exemple, l’AMP de Nosy Tanikely qui attire près de 50 000 visiteurs par an génère un rendement de 7 088 USD/ha/an soit 52 millions à 60 millions USD/an, faisant d’elle ’aire protégée la plus rémunératrice du SAPM.
Pour que les aires marines soient efficaces et atteignent l’objectif de leurs créations, elles ont besoin d’un financement viable.
Les besoins financiers des Aires Marines Protégées
En 2007 les coûts de gestion des AMP à Madagascar ont été estimés entre 4,54 et 8,72 USD/ha/an. Si l’on extrapole sur les 22 AMP, les besoins s’élèvent entre 6,26 millions et 12,03 millions USD/an. Les financements pour la protection des ressources marines permettent de protéger le patrimoine naturel et la biodiversité. Ces financements sont primordiaux pour la surveillance des réserves sous-marines, notamment au cours les périodes de fermeture de la pêche, afin de maintenir la stabilité des cycles de reproduction des espèces marines. Ensuite, ils permettent de soutenir le développement local, notamment en menant des activités de tourisme responsable et écologique. Enfin, ces fonds servent à mener des activités de restauration marines.
La Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) à travers son plan stratégique 2022-2026 s’est fixé comme objectif de financer au moins 12 aires marines protégées pour une superficie totale de 851 000 ha en 2026. Elle mène également un plaidoyer pour consolider les mécanismes de financements pérennes pour les Aires Marines existantes et futures. Elle est en charge de la gestion financière du projet GEF6-AMP. Rejoignez la FAPBM dans le financement des aires marines protégées.