Les gestionnaires des aires protégées, experts en conservation, contribuent grandement au maintien de la biodiversité de la Grande Île. Qui sont-elles et quelle est leur raison d’être ?
Les gestionnaires des aires protégées, une communauté d’experts
De la nature et de la biodiversité qui la composent dépendent la vie et la subsistance des populations. La beauté et la singularité de la biodiversité de Madagascar en font un spot d’une richesse exceptionnelle qui est malheureusement menacé. A ce jour, les aires protégées sont les meilleurs moyens de conservation de la biodiversité dans leurs habitats naturels. Les parcs nationaux, les réserves naturelles, les zones de conservation communautaire, etc. font partie de la solution. Selon une étude de la FAPBM parue en 2022, plus de 70 % de la biodiversité de Madagascar, recensées à ce jour, se trouve dans les aires protégées.
Madagascar National Parks et des ONG et/ou des associations, gèrent les 123 aires protégées du Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM). Ces organisations de protection des ressources environnementales collaborent avec le gouvernement et les communautés pour préserver les espèces et les écosystèmes. Leur expertise et leurs compétences sont multiples : recherche et conservation de la biodiversité, appui aux développement, administration et finance, communication, … A celles-ci s’ajoute le savoir-faire des communautés riveraines.
Qui sont-ils et comment interviennent-ils pour protéger notre écosystème ?
Les principaux gestionnaires d’aires protégées à Madagascar
Nombreux sont les ONG de conservation à Madagascar qui tiennent à la Préservation de la biodiversité parmi les principaux figurent Madagascar National Parks, WWF, et Conservation International.
Madagascar National Parks est une association de droit malgache à but d’utilité publique qui a reçu en 1991 un mandat de l’État afin de gérer les 43 Aires Protégées de Madagascar, jouissent d’une superficie cumulée de 2,6 millions d’hectares. La mission de MNP est d’établir, de conserver et de gérer de manière durable un réseau national de Parcs et Réserves, représentatifs de la diversité biologique et du patrimoine naturel propres à Madagascar. Avec un savoir-faire acquis durant ses 30 années d’existence, MNP est aujourd’hui reconnue par ses partenaires financiers et techniques pour la gestion du réseau de parcs et réserves. Les outils qu’elle utilise, développés sur des bases méthodologiques scientifiquement prouvées et internationalement adoptées, constituent une garantie de qualité de ses actions. Son administration est solide, avec des audits externes annuels et une certification ISO 9000.
WWF – World Wide Fund est la première organisation mondiale de protection de la nature. Sa mission est d’arrêter la dégradation de l’environnement dans le monde et de construire un avenir ou les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature. Pour y parvenir, WWF cherche à mettre en œuvre des solutions concrètes et durables aux problèmes environnementaux urgents et émergents à travers le monde en partenariat avec les communautés locales, les entreprises, les gouvernements, les organismes internationaux et les ong. Présente à Madagascar depuis 1963, WWF concentre son travail sur quatre zones d’intervention prioritaires qui incluent plusieurs aires protégées : le paysage marin du canal de Mozambique, les paysages des Hautes Terres du Nord, le paysage terrestre de Manambolo Tsiribihina et le paysage Terrestre et marin de Mahafaly.
Conservation Internationale œuvre pour préserver cette nature pour la génération actuelle et future, pour une planète plus saine, plus prospère et durablement productive. Elle est présente à Madagascar depuis 1990. S’appuyant sur des bases scientifiques solides, des partenariats et des démonstrations sur le terrain, Conservation International apporte son soutien aux sociétés afin qu’elles puissent prendre en charge, de manière responsable et durable, la nature, notre biodiversité mondiale, pour le bien-être de l’humanité. Le gouvernement de Madagascar a délégué à Conservation International la gestion du corridor Ankeniheny-Zahamena et le corridor Ambositra-Vondrozo ainsi que l’aire marine protégée á Ambodivahibe.
Le financement durable des gestionnaires des aires protégées
Le financement du Système des Aires Protégées de Madagascar est aujourd’hui encore problématique. Les revenus proviennent essentiellement du tourisme, mais des incertitudes demeurent au regard de l’instabilité politique du pays et des crises récurrentes. Des situations d’urgence, telle que la COVID-19 aggravent l’incertitude de cette source de revenus.
Pour la préservation de la biodiversité et malgré ces difficultés, les gestionnaires des aires protégées parviennent à mobiliser des fonds internationaux. Mais ces financements présentent de l’inconstance. Ils sont aussi généralement limités entre 3 à 5 ans, avec des montants variables selon la disponibilité des donateurs. Ils peuvent aussi être assignés sur des postes budgétaires ou des actions particulières. Le mécanisme de ces fonds complexifie les projections sur le long terme.
La Fondation pour les Aires Protégées et de la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) a été créée en 2005 à l’initiative de l’État Malagasy, et des organisations internationales engagées dans la conservation (WWF et Conservation International). Fonds fiduciaire privé malgache, la mission de la Fondation est de soutenir la conservation de la biodiversité par la promotion et le financement de l’expansion, de la création, de la protection et de l’amélioration du SAPM. Elle contribue ainsi au maintien des services écosystémiques, à la lutte contre le dérèglement climatique et au bien-être des populations. A ce titre, la FAPBM dispose de plusieurs instruments de financements au bénéfice des gestionnaires des aires protégées, dont les principaux sont les subventions annuelles, les subventions d’urgence, les subventions aux fins d’appui au renforcement. En 2023, la FAPBM finance 16 organisations de conservation pour 64 aires protégées.
Les organisations de conservation sont en première ligne pour la survie et le maintien de nos écosystèmes. Le travail de ses experts sur le terrain s’avère primordial pour la protection de l’environnement.