Au cœur des lieux les plus importants à Madagascar, de par leur valeur socio-économique et culturel, des milliers de femmes œuvrent pour la préservation de l’environnement et mobilisent les communautés de base.
Focus sur l’une d’entre elles pour la Journée Internationale de la Femme : Hosonjo de l’aire protégée Montagne des Français.
Hosonjo est agente forestière dans l’aire protégée Montagne des Français. Ce métier, elle le cumule avec ses activités apicoles et agricoles. Elle plante essentiellement des légumes et des légumineuses et dispose d’environ dizaine de ruches.
L’apicultrice s’est activement engagée à protéger la Montagne des Français, et tient aujourd’hui le poste de Présidente d’association communautaire. Elle intègre le groupe de patrouilleurs en 2020, sur recrutement de SAGE, gestionnaire de l’aire protégée. Elle souhaitait montrer l’exemple au sein de la communauté. Elle nous interpelle au cours de l’interview « Nous nous devons de nous mobiliser pour mener les patrouilles et prendre nos responsabilités. »
Aux cours des rondes, Hosonjo est souvent la seule femme. Mais tout comme les autres membres de l’équipe, elle observe, rédige les rapports de pression et relève les coordonnées GPS des zones surveillées. Elle n’hésite pas à participer aux patrouilles dans les zones à risque. En cas d’infraction avérée, elle sensibilise, participe à la verbalisation ou encore aux interpellations, selon la gravité.
Les femmes, atout d’importance pour le maintien des services écosystémiques
« Force est de constater qu’au cours des travaux de conservation et de restauration menés autour de l’Aire Protégée, ce sont majoritairement les femmes qui répondaient présentes, encourageant par la suite la participation des hommes dont la fierté est blessée », nous témoigne Rasolofondramiandra Hary Koloina, Responsable Technique Environnement et Conservation un responsable auprès de SAGE.
Grâce à cette mixité, un phénomène d’émulation a fait tache d’huile : les hommes se sont mis à s’impliquer plus profondément, les enfants s’intéressent au domaine de la conservation, la communauté en général se mobilise de plus en plus. Quand les femmes s’engagent, la communauté a envie de les suivre !
Avec leur féminité, elles ont su apporter une nouvelle dimension à leur métier. En effet, elles ont une manière d’aborder les choses qui relève d’une compréhension et d’une sensibilité qui fait défaut à nombre d’hommes.
“Par ailleurs, une mère engagée dans la protection saura transmettre ses convictions à ses enfants. Mettre les femmes comme public cible est donc stratégique pour obtenir des résultats durables et transgénérationnels aux activités de sensibilisation” estime Serge Ratsirahonana, Responsable Suivi-évaluation auprès de la FAPBM.